Closet-Diary

FURTHER

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C'est moche, ce que je deviens. Une fille triste d'amour, essayant de danser sur de la musique très forte pour oublier que tu n'es pas là, que tu n'appelles pas, que tu n'écris pas, que tu n'existes plus dés que tu as quitté ma chambre. Une fille triste essayant surtout d'arrêter de se demander où tu es, ce que tu fais, avec qui, et pourquoi tu n'es pas prés de moi. Je me morfonds alors que tu ris, je bous de doutes et de d'angoisses alors que tu vis, que tu resplendis au milieu de tous ces gens qui ne t'aimerons jamais autant que moi. Comme tu m'as fais devenir ... Une amoureuse. Une simple amoureuse, détachée de l'amitié, de la famille, des amusements et de la vie sans toi. Une harpie qui voudrait planter ses griffes dans ton corps pour te garder toujours contre le mien. Comme je souffre que ce ne soit pas si simple, que l'existence ne tourne pas autour d'une seule personne, qu'il faille avancer seule. Comme je souffre de connaitre ces sentiments de manque, de jalousie, et ce besoin de te posséder. Comme je souffre de ne pas être la personne la plus importante à tes yeux. Je n'attends plus de changement, il est déjà là. Oui, tout change, car chaque semaine qui passe diminue ma passion. Chaque heure passée sans savoir ce que tu fais affaiblie mon cœur. Et chaque week-end je suis de moins en moins heureuse de vous voir, toi et tes belles phrases, tes " je t'aime " à tout va que j'ai de plus en plus de mal à croire. Comment tu pourrais m'aimer alors qu'on se connait si peu, qu'on se parle si peu, et que plus le temps passe plus on s'éloigne ? Je suis triste de réaliser que notre amour, comme tant d'autres, ne tiens à rien. Il est si petit, si peu important, sans engagement, sans certitudes. Une amourette d'adolescents qui prendra fin dés lors que nous aurons accepté que nous n'avons plus rien en commun, que nous n'avons pas la même vision de ce qui nous attend. Un béguin de jeunesse qui, un vendredi, ce sera totalement effacé de mon cœur, me laissant enfin voir qu'on a tord. On a eu tord de penser qu’on y parviendrait, qu'on ne connaitrait que le bonheur, qu'on ne serait pas comme les autres, que nous, ce serait du vrai, de l'éternel. On a eu tord de tomber amoureux.

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Regarde comme je tourne en rond quand tu me laisses, comme le temps s’allonge et la vie devient triste. Regarde les conséquences de ton existence sur mon quotidien troublé. Vois le désarroi avec lequel je roule ce dernier joint, avant le prochain. Vois comme je t’attends, à chaque instant, et comme je jette ma puante maladie d’amour à l’écrit encore une fois. Je suis triste de ne pas être assez heureuse, car j’espère l’impossible continuellement. J’ai espéré une fois encore que mon corps te retiendrai, que l’amour t’enchainerai, mais la société est trop forte, les habitudes trop ancrées, et je ne serai jamais capable de te faire rester. Alors je toise mon lit vide, marqué de nos étreintes, parfumé de ton corps, reflétant cruellement le manque de toi. Je plonge ma tête dans ton oreiller, humant ton odeur pour encore quelques heures, rappelant à mon esprit les images de nous. Premier moment mélancolique d’une longue semaine où les nuits s’enchainent, longues, creuses et tristes. Je songe déjà à toutes ces soirées sans ta voix, tous ces matins sans ton sourire, à tout ce temps qui se perd. Sur fond de musique triste comme toujours, j’essaye encore de digérer mon chagrin, espérant qu’un jour je saurai encaisser tes départs. Comme ils ont de la chance les autres, ceux qui se touchent chaque jour, qui s’embrassent chaque matin, et qui se câlinent chaque soir. Comme ils sont chanceux ceux que rien ne sépare. Comme il me tarde que l’on soit ceux-là.

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J'occupe mes journées sans lui, à fumer, à penser, à regarder le temps passer. Sur fond de musique triste j'espère l'apaisement dans la solitude, mais c'est trop dur maintenant. Il a tout bousculé. Comme la vie nous change, comme les rencontres nous forgent ou nous détruisent, parfois les deux. Oui j'ai changé. Je ne suis plus cette fille aux cheveux courts qui crachait sur l'amour, cette adolescente en baggy croyant que l'avenir ne serait que folies et amitié. J'ai compris aujourd'hui. J'ai compris qu'on ne résiste pas à l'amour, qu'on ne peut même pas essayer de lutter. Je suis cette fille qui, comme tant d'autres avant elle, se détache peu à peu de tout en se laissant absorber par une relation trop belle pour être vraie, trop grande pour durer. Je ne suis plus qu'à lui, je ne vis plus que pour lui. Chacun de mes réveils est pour lui, chacun de mes rêves lui est destiné, chaque seconde de ma vie je ne pense qu'à lui. Je base mon existence sur la sienne, voulant coordonner nos vies au maximum pour qu'un jour enfin nous soyons réunis, continuellement. C'est idiot, et pourtant c'est vital. Il faut voir comme je m'éteins dés qu'il s'éloigne, et comme au contraire mon visage rayonne quand je le regarde. Il m'envole et je décolle, flirtant avec les étoiles, et plus grande sera la chute.

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On m’a trop donné, bien avant l’envie. J’ai oublié les rêves et les mercis, toutes ces choses qui avaient un prix, qui font l’envie de vivre et le désir, et le plaisir aussi …
On m’a toujours tout donné avant même que j’exprime un souhait, toujours accepté mes moindres caprices, toujours pris en considération mes demandes. Mais voilà que tu arrives, avec ton insouciance et tes propres désirs, et que tu détruis ce système d’enfant gâtée. Je deviens une femme à l’importance secondaire. Voilà que j’apprends à passer après les cours, les amis, le foot, les soirées … Voilà que j’apprends à n’être qu’une personne parmi tant d’autres, qu’une partie de ta vie, quand je voudrais être ta priorité. Voilà, je suis comme tout le monde. Comme toutes ces filles qui se mettent à l’entière disposition d’un être qui ne voit rien, ne comprend rien, et s’en porte très bien. J’attends que ça change, que ça s’améliore, que tu ouvres les yeux sur une situation qui me fait mal mais contre laquelle je ne peux rien. J’attends que tu comprennes que ça ne pourra pas durer, que c’est trop dur, que c’est injuste. Oui, il est injuste que je souffre autant alors que tu souris à la vie. Aujourd’hui qu’est ce qui a changé ? Je suis toujours aussi mélancolique, j’écris toujours sur une vie amoureuse qui ne me satisfait pas, j’attends toujours l’événement clé de mon existence, la rencontre qui changera tout. Je me retourne sur l’année écoulée, m’arrête il y a pile un an, et je ne vois rien qui mérite d’être souligné, rien qui n’ai bouleversé le cours des choses. Alors on me dit qu’on est jeunes, qu’on a le temps, mais c’est faux. Personne n’a le temps. Il passe et s’enfuit, nous laissant amers et rongés par toutes ces années qu’on a laissé filer en pensant qu’on en avait encore tellement devant nous. Un jour on s’arrêtera pour souffler et on se rendra compte qu’on est passé à côté de notre histoire, qu’on a mal fait les choses parce qu’on les a laissé stagner, parce qu’on a trop attendu que la vie les fasse à notre place. A trop douter on finira par tout gâcher. Mais si je précipite tu finiras par t’enfuir, pour garder cette liberté qui ne te mènera nulle part. Pendant très longtemps j’ai moi aussi cru que la liberté était la base d’une vie, mais je sais aujourd’hui que c’est faux. La liberté, c’est des conneries. L’important c’est les attaches, les obligations, toutes ces contraintes qui ne sont au fond que des preuves de notre existence. Toutes ces choses que l’ont fait aujourd’hui parce qu’on y est forcé, nous serons heureux de les avoir demain, quand nous aurons compris que la vie est la même pour tout le monde, que les rebellions de notre adolescence ne peuvent pas constituer un idéal de vie. Nous ne sommes plus jeunes, nous sommes déjà à l’entrée d’une existence linéaire et c’est maintenant que les bons choix doivent se faire. Le bon choix pour moi c’est celui d’une vie responsable et structurée. Aujourd’hui je veux un quotidien que j’aurai choisi. Aujourd’hui je veux stopper cette adolescence qui me poursuit encore, je veux grandir, avec toi. Et je vomis sur l’excuse de l’insouciance de la jeunesse. Notre insouciance, ça fait bien longtemps que nous l'avons perdu.


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