Closet-Diary

FURTHER

http://closet-diary.cowblog.fr/images/borisvian1.jpgMon adoré,
Je mets à l'écrit ce qui bloque à l'oral, ce qui ne se dit pas, ce qui sonnerait si mal à travers la voix. Aujourd'hui, j'écris pour toi, la meilleure chose qui ne me soit jamais arrivé. Je sais que nous sommes jeunes, qu'il nous reste tant de rencontres à faire, tant de chemin à parcourir, mais je suis surtout persuadé que je vais regarder passer les années à tes cotés. J'ai l'intime conviction que mon futur ce fera avec toi, et que chaque soir, quand je rentrerai chez nous, je te retrouverai. Nous prendrons alors notre revanche sur toutes ces années de séparation et de frustration. Je rêve d'une vie à deux, où le temps ne compterai plus et durant laquelle nous n'aurions plus peur du départ, et de l'attente jusqu'aux retrouvailles. Je rêve d'une vie de couple normale, d'un monde dans lequel il me suffirait de faire quelques mètres pour sonner à ta porte. Je rêve de ton corps dans mon lit, continuellement, et cela m'empêche de dormir. Je rêve, beaucoup trop, et c'est de cela que découle ma tristesse. Chaque dimanche je rêve que cette fois ci, tu resteras, et que plus jamais tu ne partiras sans moi, mais chaque dimanche tu m'abandonnes, retournant à ta vie loin de moi. Je rêve d'un avenir parfait, oubliant d'œuvrer au présent pour accomplir mes pensées car je souffre. Bêtement je souffre de voir mon bonheur s'évanouir toutes les semaines, alors que je devrais me réjouir de le voir reparaitre la semaine suivante. Je ne sais pas me contenter de ce que tu peux me donner. Je ne peux pas. Je ressens un besoin constant de contact contre ta peau, de tes lèvres dans mon cou, de ton visage dans la lumière rouge. Mon seul espoir réside dans l'attente. J'attends qu'une ère nouvelle vienne, que les choses évoluent, et qu'enfin je puisses chaque soir te serrer dans mes bras. J'attends, un miracle sans doute, mais je t'attends ...


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A vrai dire, ce qui me chagrine, ce n'est pas la vie seule à proprement dites, mais la vie sans lui. Chaque dimanche il me quitte, et ma semaine jusqu'au vendredi n'est qu'un triste hommage au temps passé ensemble. J'erre dans l'appartement, effectuant les gestes quotidiens avec une nostalgie mélancolique. Je me réveille seule, espérant que ses mains vont bientôt m'enlacer, car je l'aurai réveillé en m'étirant, mais le lit est vide. Je sors de la chambre pour constater la froideur lourde qui envahie les lieux. Il ne me fera pas de petit déjeuner ce matin. Je prends une douche, dans cette cabine qui n'est plus innocente ; et lorsque la buée s'attaque à la porte de celle ci, elle laisse apparaitre un cœur qu'il a dessiné. En sortant de la douche, j'espère qu'il sera là, assis sur la canapé, un pétard à la bouche, et qu'il me regardera avec envie et se jettera sur moi lorsque je sortirai de la salle de bain en petite culotte, mais il n'est pas là. Je regarde un film et je m'ennuie ; Je voudrais qu'il soit avec moi et qu'il m'empêche de voir le film, qu'il me regarde et me touche sans cesse. Si je me fais à manger, je le revois à ma place devant la poêle, avec son tablier de cuisine, me disant " Ce soir c'est l'Italie bébé ! ".  Et lorsque je suis assise devant la télé, toute la soirée, j'ai à chaque seconde l'envie d'entendre ses pas dans les escaliers, puis sa clé dans la serrure, pour enfin voir son visage me sourire. Je me couche le soir, seule, ne pensant qu'à lui, qu'à son corps, attendant ses caresses, mais le lit est toujours aussi vide. Je voudrais m'endormir au creux de ses bras, entièrement collée contre lui, ses mains sur ma poitrine et son souffle dans la nuque. Et rien de cela ne changera. Je le veux, à chaque seconde de la vie à mes cotés, pour toujours.

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