Closet-Diary

FURTHER

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Comme un grand chamboulement dans mon esprit, un tsunami de sentiments, de doutes et de rancœur. C’est quoi l’Amour ? C’est comment d’être amoureux ? Est-ce que c’est réellement cette souffrance, ce manque, ces angoisses ? Est-ce que c’est la douleur de douter sans cesse ? Mon cœur se serre dés qu’il s’éloigne, il brule lorsqu’il s’amuse loin de moi, entouré de filles légèrement vêtues, tous ivres et heureux de vivre. Moi je m’isole, je m’enterre dans une chambre rouge, vide, triste, seule avec mon pétard comme un ivrogne s’accroche à sa bouteille. Je me dissous intérieurement lorsqu’il retarde nos retrouvailles, qu’il rate mon anniversaire, qu’il me renvoie à la deuxième place de ses priorités. Les amis, la famille, le travail, toutes ces choses qu’il affectionne et qui me tue à petit feu. Toutes ces filles qui ne sont que de bonnes amies, mais qui pourraient si vite devenir plus que ça. Un simple sourire, un simple contact, une simple entente parfaite, et tout ce qu’on a tenté de construire depuis deux ans s’écroulerait comme une maquette en allumette. Parce qu’il est faible, et que notre histoire est branlante, seulement retenue par un filet d’affection et d’habitudes. Je m’inquiète, je rumine chacune de ses phrases, chacun de ses gestes, pour voir apparaître enfin la solution, l’acte malheureux, la parole de trop, celle qui fera tout basculer. Je suis triste de voir ce que nous sommes devenus : deux êtres enchaînés par les obligations, étouffés par mes revendications. Je voudrais que tout soit comme avant, qu’il n’ait jamais dérapé et que je puisse à nouveau lui faire confiance. Je me bousille à prendre sur moi des choses que je devrais lui hurler, lui envoyer en pleine tête pour qu’il comprenne, qu’il change, qu’il se consacre à moi, mais c’est impossible. Il veut tant s’amuser qu’il me fuit, qu’il m’oublie, au profit de petites garces qui s’enivrent la culotte à l’air. Comment retrouver la saveur du début ? Est-ce que ce n’est pas inquiétant de se poser cette question au bout de seulement deux ans ? Qu’en sera-t-il dans dix ans ? Pourra-t-on tenir plus de temps ?

 

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Une vague de souvenirs heureux à la vue de son visage, si parfait, synonyme de bonheurs passés. Une chaleur dans le creux du ventre, du rouge aux joues et ce sourire, si niais, si simple, si révélateur. Comme il a ravivé avec sa seule présence des sensations enfouies, que j’ai toujours voulu oublier. Comme c’est dur d’avoir en face de soi un être que l’on a manqué, une histoire que l’on a gâché. J’ai des doutes et des regrets plein la tête. Est-ce que je ne suis pas en train de me tromper, de me perdre dans la facilité ? Enigmatique alter ego qui créé en moi des montagnes de délices et d’admiration, il m’inquiète car il détient le pouvoir. Le pouvoir de m’avoir, si facilement, si rapidement. Avec un seul de ses regards il chamboule mon cœur. Constante du temps qui passe, toujours dans un coin de mon esprit, quoi qu’il arrive, il est l’amour de ma vie. La passion si dévorante qu’elle effraie, qu’elle intrigue, qu’elle semble irréelle. J’ai eu tant envie de le toucher, juste lui prendre le bras, caresser son visage, poser mes lèvres sur les siennes, le serrer contre moi, lui dire qu’il m’avait manqué, que je l’attendais depuis tout ce temps, qu’il est toujours celui que je voyais sur les photos, que je voulais connaître, que je voulais posséder, que j’ai aimé et que j’aime toujours, que c’est plus fort que moi, je ne sais pas l’oublier. Mais il est trop tard, ou trop tôt je ne sais pas. Le Monde nous sépare mais la vie nous garde unis, par la pensée. Inexplicable, indéfinissable, il est l’élément clé de mon cœur.
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S’ouvrir à l’amour c’est risquer de laisser entrer la douleur, la déception, la trahison. La chute libre, du sommet de la dévotion aux abîmes de la haine. La claque, en pleine poire, en plein cœur, en plein vol. Lui à qui j’ai tout donné, de mon cœur, mon corps, mon temps, mon argent, mes pensées les plus futiles ; il a menti. Comme un adolescent effrayé de se retrouver seul, il a papillonné, flirté, gardé sous le coude quelques filles emmourachées. Et moi, je paye le prix de la confiance bradée aujourd’hui. On ne connaît jamais vraiment les autres, on ne sait jamais ce qu’il se passe dés que l’on tourne le dos, dés que l’on ferme les yeux. Quelle sensation de culpabilité en moi. La bêtise humaine, croire que l’Homme est fondamentalement bon, alors qu’Hobbes avait raison : L’Homme est un loup pour l’Homme. De doutes en désillusion, en trahison, en abandon, la vie n’est faite que de chutes douloureuses. Deux ans de mensonges, et pour quoi ? Pourquoi se dire amoureux ? L’Amour n’a plus aucune valeur, il se dilapide dans les voix de milliards de personnes fausses, qui ne savent pas ce qu’elles disent, uniquement car elles veulent obtenir quelque chose : de l’attention, de la tendresse, du sexe, de l’argent, de la notoriété. Des générations de tromperies et de mesquineries. Jamais je n’aurai du vouloir déroger à la règle. Pauvre naïve que je suis, l’esprit rongé par le romantisme, les amours passionnels qui n’existent que dans les films. Je m’apitoie sur mon sort, je pleurniche lamentablement pour un homme, un enfant, qui ne sait pas ce qu’il veut. Les choix sont si durs que plus personne ne veut en faire, pourtant c’est le fondement de la vie. Le choix. Quand on choisit une personne, on fait le choix d’oublier toutes les autres. La loyauté, voilà ce qui met essentiel. Comment refaire confiance maintenant ? Le chemin vers le pardon est long, entravé de haine et de rancœur. Comme arrêter la douleur ?

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Quand, la fameuse nuit de l’auberge au bord de la Loire, elle avait conduit Jonas jusqu’à elle, à l’instant où elle l’avait senti entrer doucement en elle, elle avait su que ce serait le miracle. Et lui, entre l’instant où il avait commencé d’entrer et celui où il était arrivé au fond de la profondeur d’elle, il avait vécu les sept jours de la création. Et lorsqu’il fut là, il n’y eu plus rien de lui qui existât que cette petite ronde partie de lui au bout de lui au milieu d’elle, lui tout entier en cette extrémité qui touchait et qui sentait, et qu’elle tenait enfermée dans le creux de son corps. Il aurait voulu ne plus jamais bouger, mais le grand mouvement universel était monté en lui par les racines, et il s’était mis, lentement, à reculer, à revenir, à explorer, avec précaution, il avait peur de casser des choses… Et dans la nuit chaude de ce monde inconnu où il était entré, il avait délivré, pour elle, du bout de lui-même, des joies miraculeuses, interminables, inimaginables, dont elle ne soupçonnait même pas qu’elles pussent exister… Elle n’y croyait pas… ce n’était pas vrai !... ce n’était pas possible !... Jamais !... Jamais !... Toi ! Toi ! Toi !... C’est ainsi qu’elle avait commencé à lui parler, sans entendre ce qu’elle disait, mais plus rien ne pouvait être ridicule. Elle avait parlé, puis elle avait gémi, crié, puis elle s’était tue. Quand il s’était retiré, ébloui et reconnaissant du bonheur qu’il avait donné et de celui qu’il avait reçu, il l’avait laissé comblée et apaisée comme la mer ensoleillée, emplie dans toute sa chair de la splendeur des étés, celle dont sont gorgés les pêches et les blés. Et elle n’avait plus jamais eu froid ni soif ni peur de rien. Et lui s’était toujours approché d’elle avec le même émerveillement et la même douceur.

R. Barjavel

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Foxe n’avait jamais pu se faire à l’idée qu’il devrait, à chaque fois, repartir. A chaque départ elle déformait son visage en une moue boudeuse, sourcils froncés, et disait d’une voix d’enfant : « Reste avec moi … » Parfois, elle jouait de ses charmes de femmes pour le retenir quelques heures de plus, l’épuiser et le voir se rendormir docilement dans son lit. Mais il ne restait jamais. Bien sûr il revenait toujours, mais ce n’était pas pareil. Ce qu’aurai voulu Foxe, c’était un homme toujours présent. Un homme qui la câlinerai à chacun de ses réveils, qui lui ferai l’amour sensuellement lorsqu’elle s’éveillerai d’humeur coquine, qu’elle pourrait embrasser avant de commencer sa journée de labeur, et qu’elle pourrait embrasser à nouveau à son retour, qui partagerai ses longues soirées et qui comblerai ses nuits froides. Elle n’avait de ses envies qu’un bref aperçu lorsqu’il pouvait, et lorsqu’il voulait bien venir répondre à ses attentes. Quelles magnifiques brèves d’amour elle avait alors ! Comme il était doux, et attentionné, et si beau lorsqu’il s’étendait nu, après leurs ébats. Elle ne pouvait cesser alors de le caresser, le palper, le mordre, le griffer, mais surtout de l’embrasser, partout, à chaque seconde, ne lui laissant aucune minute de répit. Il était l’amour parfait dont elle n’avait même jamais rêvé, l’ange tombé du ciel qu’elle n’avait pas espéré. Bien sûr elle savait que l’amour brouille l’esprit et qu’il est éphémère, mais elle était au dessus de ça. Lui, son amour, son magnifique premier amour, le seul et l’unique, il était plus incroyablement important que tout ce qui avait pu lui arriver jusqu’à maintenant. Les nuits passées dans ses bras, emboités l’un dans l’autre, sa main posée délicatement sur son sein, étaient plus belles que toutes les nuits précédentes. 

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